Mardi 3 décembre, des inscriptions antisémites ont été retrouvées sur 107 tombes du cimetière israélite de Westhoffen et sur l'ancienne synagogue de Schaffhouse-sur-Zorn (67). Un nouvel acte de vandalisme et de haine dans le département qui soulève une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.
L'ancienne synagogue de Schaffhouse-sur-Zorn (67) et le cimetière israélite de Westhoffen (67) ont été profanés par des inscriptions à caractère antisémite. C'est aussi le cas de la mairie de Schaffhouse-sur-Zorn, d'après la préfecture. Ces inscriptions ont été découvertes hier, mardi 3 décembre. De nouveaux actes de vandalisme et de haine qui viennent s'ajouter à une liste déjà longue dans le Bas-Rhin. Depuis juillet 2018, on dénombre une dizaine de dégradations antisémites de ce type que ce soit sur des bâtiments publics, sur des synagogues ou dans des cimetières juifs.
Au lendemain de la découverte, sur les réseaux sociaux, les réaction sont vives. Entre colère et indignation.
"Je suis enfant de Westhoffen"
A la violence de tels actes, Dephine Horvilleur, une des trois femmes rabbins de France, répond par la poésie. Celle des cerisiers en fleurs. Ses grands-parents paternels étaient originaires d'Alsace-Lorraine. "Je suis enfant de Westhoffen, même si je n’y ai jamais mis les pieds. Je suis enfant de Westhoffen où poussent de célèbres cerisiers, même si je ne les ai jamais vu fleurir. Je sais qu’ils sont plantés là , précisément où s’enracinent les traces de ma famille, sur cette terre où a joué et ri mon grand-père, celle où son propre grand-père, instituteur du village, emmenait rire et jouer ses élèves."
Le cimetière juif de Westhoffen est un des plus anciens d'Europe (1559) et un des plus emblématiques aussi. Y sont enterrés les ancêtres de l'ex-président du Constitution Jean-Louis Debré, de l'ancien président du Conseil Léon Blum et de Karl Marx.
Le cimetière juif de Westhoffen profané est celui où se trouvent des tombes des familles #Debré et #Blum . La plus grande fermeté est requise contre ces #antisémites et ennemis de la République Française. https://t.co/WsYpW7ctUn
— Frank Pilcer (@PilcerFrank) December 4, 2019
Souvenir. Il y a 20 ans, pour l’Obs, je racontais l’histoire des juifs de Westhoffen. Je parlais du cimetière, datant de 1559, où reposent les aïeuls de Michel Debré, Léon Blum et... Karl Marx.
— Claude Weill (@WeillClaude) December 3, 2019
Et aujourd’hui, ça...
Chagrin, dégoût, colère pic.twitter.com/lkdhUdoPu2
"Qui osera prétendre que l'Alsace n'a pas un problème avec l'antisémitisme ?"
Beaucoup d'indignation évidemment aussi ce matin. Celle de Michel Deneken d'abord. Le doyen de l'université de Strasbourg, prêtre catholique et théologien pose le problème récurrent de l'antisémitisme en Alsace "Qui osera prétendre que l’Alsace n’a pas un problème avec l'antisémitisme ?"
Je condamne cette odieuse profanation du cimetière de #Westhoffen. Qui osera prétendre que l’Alsace n’a pas un problème avec l’#antisémitisme ? Sans les Juifs, l’#Alsace est mutilée. Les débats identitaires alsaciens ne sont-ils pas en train de réveiller la bête immonde ?
— Michel Deneken (@DenekenMichel) December 3, 2019
Pernelle Richardot, adjointe au maire de Strasbourg, ne dit pas autre chose et dénonce " le repli identitaire dans lequel s’enfonce chaque jour un peu plus l’Alsace et qui réveille la bête immonde."
Je serai au cimetière juif de #Westhoffen pour dire ma solidarité avec nos concitoyens de confession juive, mon refus de la haine et de l’ #antisemitisme et le refus du replis identitaire ds lequel s’enfonce chaque jour un peu plus l’#Alsace et qui réveille la bête immonde pic.twitter.com/zXad5CZH4T
— Pernelle Richardot?? (@PernelRichardot) December 4, 2019
Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin fait le même constat.
"L'Alsace est touchée tous les jours, toutes les semaines, tous les mois par des actes antisémites et anti-migrants" - Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin, après la profanation de Westhoffen https://t.co/Ge9vDEVl3h pic.twitter.com/XusZK0WCKt
— France Bleu Alsace (@bleualsace) December 3, 2019
Certains anonymes vont plus loin.
#Westhoffen ça fait partie des nombreuses raisons qui m'ont fait quitter l'Alsace il y a 25 ans. Son relent persistant de racisme et d'antisémitisme. Sous les jolis colombages, l'esprit de clocher jusqu'à la xénophobie la plus crasse
— Jes'appelleGroot (@Ian_Prudan) December 3, 2019
"La plus grande fermeté"
La tristesse, l'indignation et bien évidemment la colère. Ce matin, beaucoup en appelle à la plus grande fermeté. Emmanuel Macron dès hier.
Les Juifs sont et font la France. Ceux qui s'attaquent à eux, jusque dans leurs tombes, ne sont pas dignes de l’idée que nous avons de la France. L'antisémitisme est un crime et nous le combattrons, à Westhoffen comme partout, jusqu'à ce que nos morts puissent dormir en paix.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 3, 2019
Même exemplarité demandée par les élus locaux comme Jean Rottner, président du Conseil régional, Roland Ries, maire de Strasbourg ou Martine Wonner, députée du Bas-Rhin qui vient de signer avec 23 de ses collègues une tribune en lien avec une résolution contre l'antisémitisme votée hier dans l'hémicycle.
#westhoffen. Une fois de plus les rats sont de sortie.
— Jean ROTTNER (@JeanROTTNER) December 3, 2019
Face à l’antisémitisme, tout doit être fait pour que cette haine des juifs ne deviennent pas « banale »
La République doit exercer sont autorité avec détermination . (1/2) pic.twitter.com/I3IILQxfuJ
"Sous aucun prétexte nous ne saurions accepter que soient différenciés les actes de haines dont sont victimes nos concitoyens (...) nous les condamnons tous avec égale fermeté."
— Martine WONNER (@MartineWonner) December 3, 2019
▶️Tribune signée avec 23 collègues ce soir au sujet de la #PPR contre l'#antisémitisme ! #DirectAN pic.twitter.com/lGdllOpVwH